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Le Luxembourg, territoire de choix pour le private equity

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Le Luxembourg, territoire de choix pour le private equity!

Alain Kinsch

Country Managing Partner, EMEIA Private Equity Funds Leader

EY Luxembourg

À l’image de sa situation au niveau mondial, le secteur du private equity au Luxembourg se porte bien. Toutefois, pour Alain Kinsch, Managing Partner d’EY Luxembourg, il existe encore de nombreuses possibilités de développement pour ce type d’investissement au Grand-Duché.

Le secteur du capital-investissement, ou private equity, est en très grande forme au niveau mondial. Aujourd’hui, ce sont ainsi pas moins de quatre trilliards de dollars qui sont gérés à travers ces fonds et le nombre de sociétés actives dans le secteur ne cesse d’augmenter.

«La raison principale en est simple: sur les 20 dernières années, les retours sur investissement offerts par les fonds de private equity ont été probants», analyse Alain Kinsch, Managing Partner d’EY Luxembourg, fondateur du département Private Equity chez EY Luxembourg et actuellement également Private Equity Leader au niveau EMEIA*. «En outre, il faut relever le fait que le private equity est un important générateur d’emplois: le monde politique voit d’un bon œil le développement d’un secteur qui représente 13.000 sociétés à travers le monde et qui crée donc énormément de valeur.»

Mais pourquoi ces types de fonds fonctionnent-ils mieux que d’autres? «Le private equity propose un mode de gouvernance optimal. Il représente en effet un alignement idéal entre les intérêts de l’investisseur, ceux du gestionnaire de fonds, et ceux du management de la société dans laquelle de l’argent est investi», résume Alain Kinsch. «Ainsi, le gestionnaire des fonds reçoit 80% des plus-values générées, l’investisseur en reçoit 20%. Le manager, lui, voit sa société bénéficier de l’argent qui y est investi, mais aussi de l’accompagnement offert par les investisseurs.»

Le Luxembourg, en milieu et fin de chaîne

Où se situe aujourd’hui le Luxembourg par rapport à cette industrie florissante? Selon le spécialiste du Private Equity, le Grand-Duché se positionne au milieu et à la fin de la chaîne de valeur du private equity. «La place financière luxembourgeoise est un lieu privilégié pour faire se rencontrer les investisseurs et les sociétés spécialisées grâce aux moyens de structuration dédiés qu’elle offre», explique-t-il. Parmi ceux-ci, Alain Kinsch relève la loi SICAR, mais aussi la success-story des SCSp, SIF, RAIF, etc.

Le Luxembourg dispose de nombreux atouts pour attirer les gestionnaires de fonds de private equity, à commencer par sa fiscalité, le multilinguisme de ses talents et l’intelligence avec laquelle les directives européennes ont été transposées à l’échelle nationale. «Cela explique que de nombreux acteurs se soient déjà installés au Luxembourg, d’abord pour développer le back-office de leurs fonds, soit les fonctions d’administration et de comptabilité, etc.», poursuit Alain Kinsch. «Toutefois, on constate que de plus en plus de fonctions sont gérées depuis Luxembourg, parmi lesquelles la compliance, la trésorerie, la fiscalité, etc. Les sociétés actives dans le private equity qui s’installent ici constituent à présent des centres opérationnels, en développant toujours plus de substance.»

Approfondir et élargir

L’un des enjeux pour la Place luxembourgeoise, au-delà des besoins en recrutement qui devront être comblés, sera donc d’investir dans les éléments les plus importants pour ces nouvelles fonctions qui émergent au niveau du middle et du back office. «Il s’agit d’abord d’approfondir le travail qui est fait par rapport à l’exploitation de la data», estime Alain Kinsch. «Les maisons actives dans le private equity disposent de nombreuses données qu’il serait judicieux de mieux traiter et utiliser. Il s’agit en effet d’une véritable richesse. Pour la valoriser, il faut pouvoir compter sur les bonnes compétences digitales et analytiques. Le Luxembourg est déjà bien positionné à ce niveau, même s’il faudra continuer à aller chercher des talents pour répondre aux besoins.»

Le renforcement des fonctions au niveau du middle office passera également par un recours plus important à l’outsourcing. «Les prestataires externes pourront être d’une aide précieuse, notamment en ce qui concerne la fiscalité, le reporting financier, la trésorerie, etc.»

Le Luxembourg peut-il mieux se positionner pour accueillir davantage de fonctions en lien avec le front office des fonds de private equity, pour attirer directement les investisseurs et gestionnaires d’actifs? À cet égard, Alain Kinsch estime que des choses peuvent encore être faites au niveau légal. «Les lois SICAR, SIF et RAIF devront notamment être réformées. Dans notre boîte à outils, nous avons évidemment des choses qui fonctionnent bien, mais d’autres commencent à montrer leurs limites.»

Pour élargir la base d’investisseurs qui s’installent au Luxembourg, il est essentiel de parvenir à vendre les atouts du Luxembourg auprès de cette cible internationale. «Nous avons notamment des écoles en langue anglaise pour accueillir les enfants des gestionnaires de fonds venus de l’étranger. De manière générale, le Luxembourg offre une qualité de vie remarquable qu’il faut mieux promouvoir», indique encore le Managing Partner d’EY Luxembourg. Le nombre d’acteurs que compte le private equity reste moins élevé en nombre par rapport à d’autres secteurs d’investissement. «On peut donc pratiquer un marketing ‘direct’ en allant voir ces acteurs un par un pour les convaincre de s’installer au Luxembourg», conclut Alain Kinsch.

*Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique

Paru dans Paperjam, vous trouverez l’article ici.

 

 
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